“Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements.”. – Charles Darwin
Et oui, il n’y a pas de plaisir sans changement. En planification financière, on ne s’ennuie pas présentement avec la réforme du ministre Morneau sur les changements fiscaux. Hier, c’est au tour du Québec de changer un peu les règles dans les stratégies d’accumulation avec la bonification du régime de la RRQ.
Qu’est-ce que fait le gouvernement en bonifiant la RRQ?
Ils forcent les travailleurs à épargner.
Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle?
Je crois que oui, puisque la plupart des personnes n’épargnent peu ou pas assez.
Pour les entreprises, c’est une nouvelle charge qui s’ajoute avec les augmentations du salaire minimum. Ils aurait probablement préféré passer GO sans ce changement.
- L’épargne moyenne d’un Canadien représente moins de 4 % de ses revenus de ménage en 2012 alors que l’épargne au début des années 80 représentait 20 % du revenu d’un ménage.
J’avais récemment publié un article sur les secrets de la RRQ; https://monpf.ca/2017/07/14/les-secrets-de-la-rrq-apprenez-comment-en-profiter/ . Je vous invite à le relire pour mieux comprendre ce régime.
Voici un résumé des changements qui s’en viennent au cours des prochaines années afin de bonifier le régime. Pour les gens qui cotisent à la RRQ pendant leur vie active, ils auront un montant qui ressemblera à 25 % de leurs salaires moyens (moins certains ajustements) selon les règles actuelles.
Par exemple, si vous avez toujours gagnez 40 000 $ (en dollars d’aujourd’hui), vous auriez droit à 10 000 $ à vie à partir de 65 ans (25%). Rappelons que la RRQ indexe ses rentes afin que ceux qui en reçoivent conservent leur pouvoir d’achat. Le taux d’indexation est fixé selon l’indice du coût de la vie établi d’après les données fournies par Statistique Canada.
Avec les nouvelles règles, le taux 25 % passera graduellement à 33% à partir du 1er janvier 2019. Pour la même personne qui gagne un salaire moyen de 40 000 $, sa rente passera de 10 000 $ à 13 320 $.
Impact pour vous: le taux de cotisation de 10,80% augmentera à 12,80 % à terme, partagé à parts égales entre vous et votre employeur. Vous verrez donc votre déduction à la source passer de 5,40 % à 6,40 %.
De plus, le maximum des gains admissibles dans le calcul est présentement de 55 300 $. Il grimpera graduellement à 63 000 $ en 2025. Le taux de cotisation sur ce montant sera de 8 % soit 4 % pour la partie employeur et 4 % pour l’employé.
Notons que les cotisations à la RRQ donnent droit à une déduction pour les employeurs et un crédit d’impôts non remboursables au fédéral pour l’employé. Si vous payez une cotisation supplémentaire de 300 $, votre coût réel est de 261,98 $ en considérant le crédit d’impôt et l’abattement du Québec pour l’employé.
Passons maintenant à ma partie préférée, les chiffres.
Pour une personne qui fait 40 000 $, ses cotisations augmenteront de 365 $ ou 318,75 $ après le crédit d’impôt. Sa rente serait bonifiée de 2 336 $ par année.
Est-ce un bon placement?
Si le gouvernement ne s’en occupe pas et que vous placiez par vous même ce montant pendant 40 ans, vous auriez un montant de 31 500,96$ à 65 ans à 4 %.
Pour obtenir un montant récurrent, indexé, équivalent au 2 336 $ (que la RRQ vous donnera sur vos cotisations supplémentaires) pendant 20 ans, vous auriez besoin d’un capital de près de 40 000 $. Le rendement équivalent que la RRQ donne est de 6,69 % selon mes calculs ce qui est plus élevé que la majorité des rendements des investisseurs.
Le gouvernement n’invente pas l’argent et ne fait pas nécessairement de cadeaux. L’employeur cotise également pour vous ce qui aide. En plus, si vous gérez vous-mêmes vos placements, vos frais de gestion seraient probablement plus élevé que les confier à la Caisse de Dépôt et Placement du Québec (CDPQ). J’ai analysé les états financiers 2016 de la CDPQ et les frais étaient de 1,082 milliard sur un portefeuille global de 286 milliards ce qui équivaut à 0,378 %.
Je vous garanti qu’aucun autre gestionnaire ne peut gérer votre argent pour si peu. Vos frais de gestion incluant les taxes tournent probablement autour de 2 %.
Avant de crier que nous payons trop d’impôts, regardez les chiffres.
Ce n’est pas un impôt, c’est probablement votre meilleur placement!
Plusieurs envient les fonctionnaires qui ont d’importants fonds de pension à prestations déterminés. Le gouvernement vous en offre un sur un plateau doré; acceptez-le!
Bonne réflexion.
http://v3.radio-canada.ca/audio-video/media-7806340/explications-bonification-de-la-rrq
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